(Pour tout renseignement complémentaire, consulter "La Création d'Entreprise" - 15ème édition - Dunod 2013)
« L’expérience est une bougie qui n’éclaire que celui qui la porte »
Ce vieux proverbe chinois prend toute sa valeur en matière de création d’entreprise.
Si vous vous lancez dans l’aventure, vous serez entouré de conseillers qui vous diront volontiers « Mieux vaut posséder une expérience de plusieurs années dans le secteur d’activité avant de vous lancer », « Acceptez de démarrer petit », « Ne vous marriez pas avant d’avoir développé votre entreprise », « Si vous vous associez avec des amis, vous avez trouvé le meilleur moyen de les perdre », « Essayez de ne pas donner votre caution personnelle au banquier ».
Tous ces conseils sont probablement de bons conseils mais ils sont peut-être pour vous d’un intérêt limité.
Si vous voulez vous lancer dès maintenant, pourquoi pas. Vous ne serez pas le premier patron qui se soit jeté à l’eau pour apprendre à nager.
Si vous voulez vous marier, pourquoi pas. Si votre futur conjoint croit en vous et s’il adhère sans réserves à votre projet, vous aurez à vos côtés un précieux allié. Efforcez-vous toutefois de partager avec lui vos joies et vos rêves d’avenir, pas seulement vos soucis.
Si vous souhaitez créer une entreprise avec un partenaire, pourquoi pas. S’il possède des atouts dans des domaines qui conditionnent la réussite et si vous ne possédez pas ces atouts, vous gagnerez en efficacité. Si, par ailleurs, vos objectifs pour le futur sont identiques, si vos conjoints adhèrent à ces objectifs et si vous vous êtes mis d’accord pour déterminer qui sera le chef, alors vous aurez augmenté sérieusement vos chances de succès.
Je me contenterai de vous donner un seul conseil psychologique : n’en voulez pas à vos amis s’ils refusent de mettre un peu d’argent dans votre affaire alors que la veille ils vous encourageaient à créer votre entreprise. Comme ils se sentiront coupables de vous avoir laissé tomber, ils vous diront peut-être « penses-tu que ce soit vraiment le bon moment pour créer une entreprise ? ». Non seulement ils vous auront laissé tomber mais ils essaieront de vous remettre dans le droit chemin. Cela vous affectera psychologiquement et si vous réussissez à surmonter les obstacles de la création, vous aurez le sentiment de prendre une revanche sur ceux qui prédisaient votre échec. De là à vous prendre pour un Rambo du management il n’y a qu’un pas. Vous pourriez alors mesurer votre efficacité par votre capacité à surmonter les mille petites difficultés quotidiennes et vous seriez tenté de vous entourer de simples exécutants pour continuer à tout faire vous-même. Beaucoup de patrons de PME se retrouvent ainsi le nez collé sur leur métier et ils ne voient plus le monde qui les entoure. Leurs chances de survie sont limitées. Pour éviter ce scénario, n’en voulez pas à ceux qui vous laisseront tomber après vous avoir encouragé. Dites-vous simplement que le rêve de tous vos amis c’est de devenir leur propre patron et comme il existe peu d’élus les autres essaieront de vous remettre dans le droit chemin… leur chemin à eux. Ne soyez donc pas vexé par leur attitude, ils seront demain les premiers à vous féliciter si vous évitez aujourd’hui de critiquer leur comportement.
Si les conseils psychologiques sont d’un intérêt limité, par contre, il peut être fort utile d’obtenir le parrainage d’un chef d’entreprise qui vous donnera des conseils pratiques tout en vous aidant à ouvrir la porte du banquier, des clients et des fournisseurs.
Tous les dirigeants sont des hommes et des femmes seuls qui se battent en permanence pour assurer la survie et le développement de leur entreprise. En vous aidant, ils auront la possibilité de « baisser la garde », de transmettre une partie de leur savoir et de permettre à un jeune créateur de recevoir une aide qu’ils n’ont pas reçue eux-mêmes lorsqu’ils se sont lancés dans l’aventure. Si vous leur donnez le sentiment de partager la pérennité de votre projet ils vous apporteront beaucoup.
Ils vous aideront notamment à élaborer votre dossier financier en vous expliquant qu’il convient de financer les besoins permanents d’une entreprise par des capitaux permanents. Nous reviendrons sur cette notion dans les développement consacrés au dossier de financement. Cette notion est en effet fondamentale. Elle signifie qu’il convient de financer par des capitaux personnels et par des emprunts à long terme les immobilisations (fonds de commerce, terrains, bâtiments, matériels et outillages) mais également les stocks et les créances clients car les crédits consentis à ces clients correspondent à de l’argent non encaissé qui est en permanence dehors. La banque n’accordera des prêts à long terme que sur une partie des immobilisations et le solde devra être financé par des capitaux propres (votre argent et celui de vos associés). La banque refusera le plus souvent tout prêt à long terme pour financer les stocks et les crédits clients. Vous devrez par conséquent couvrir la totalité de ces besoins par des capitaux propres.
Le jargon que je viens d’employer vous paraîtra peut-être hermétique, rassurez-vous cela n’a rien de compliqué et nous reviendrons là-dessus.
De nombreux spécialiste sont d’ailleurs à votre disposition pour vous expliquer comment il convient de procéder.
Ces conseils pratiques sont développés dans l’ouvrage de Robert Papin « La Création d’entreprise » 15ème édition, Dunod 2013
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